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Rétrospective 2012-2013 (N.SIRI)

A Monaco, le Père Noël peut aussi passer en été.

Le Président Dmitry Rybolovlev, qui était arrivé aux commandes de l'AS Monaco FC la veille de Noël 2011, n'avait pas regardé à la dépense pour sauver de la déroute le club de la Principauté, alors lanterne rouge de la Ligue 2, en recrutant des joueurs de qualité, dont le buteur sénégalais Ibrahima Touré, principal artisan du redressement. Six mois plus tard, une fois le maintien confortablement assuré, le milliardaire russe a de nouveau fait le nécessaire pour briguer l'accession en Ligue 1.

Et il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère ! Aux joueurs acquis au mercato d'hiver, il ajoute le coriace défenseur italien Andrea Raggi, les internationaux scandinaves Emir Bajrami et Jakob Poulsen, le milieu congolais Delvin Ndinga, révélé à Auxerre en Ligue 1, et la graine de star argentine, la pépite offensive Lucas Ocampos, dix-huit ans et toutes ses dents, un diamant à l'état brut qui ne demande qu'à être façonné. Accessoirement, il obtient le prêt de l'Uruguayen Sebastian Ribas, ancien meilleur buteur de Ligue 2 avec Dijon, qui passera malheureusement la saison à l'infirmerie, et fait revenir l'un des héros de l'épopée européenne 2003-2004, le portier italien, presque quadragénaire, Flavio Roma. Pas mal du tout pour la Ligue 2 !

Pour réunir ce joli petit monde, le patron de l'AS Monaco a pu compter sur les conseils avisés de son nouvel entraîneur. C'est un autre Italien qui succède à Marco Simone pour conduire le club vers l'élite. Et pas n'importe lequel ! Claudio Ranieri lui-même, l'un des plus expérimentés au monde, qui a bourlingué dans les plus grands clubs des principaux championnats européens. A lui et à son staff de trouver l'alchimie qui permettra d'accommoder les nombreux et nouveaux footballeurs étrangers de l'effectif aux éléments les plus doués et les plus mûrs du centre de formation, le fleuron du club et l'un des plus productifs du continent.

Après des stages d'avant-saison et des matches amicaux presque tous victorieux – notamment à Nice (1-0), l'AS Monaco débute son championnat de Ligue 2 par un net succès à domicile, le 30 juillet, sur le FC Tours. A cette occasion, le public monégasque découvre un jeune joueur issu du centre et auquel Claudio Ranieri n'hésite pas à donner sa chance : le Belge d'origine ibérique Yannick Ferreira Carrasco qui ouvre le score d'un splendide coup franc à la demi-heure de jeu avant que ses coéquipiers ne l'aggravent en ajoutant trois autres buts en un petit quart d'heure. Tout au long du mois d'août, les Monégasques confirment qu'ils sont les favoris logiques de l'épreuve en inscrivant au moins trois buts lors de leurs deux autres victoires à domicile mais, surtout, en s'imposant au Roudourou face à l'En Avant Guingamp, qui sera l'un de leurs principaux concurrents tout au long de la saison.

Le premier accroc survient fin août au Havre, dans le tout nouveau stade Océane du doyen des clubs français, où, sans démériter, les Asémistes s'inclinent pour la première fois de la saison. Suit alors une série de matches paradoxale, au cours de laquelle l'ASM alterne trois nuls consécutifs à Fontvieille, dont deux face au Gazélec d'Ajaccio et à la Berrichonne de Châteauroux qui ne sont pas, à proprement parler, des foudres de guerre, avec deux fiers succès à l'extérieur, un 4-0 sans appel à Lens, où l'inévitable Ibou Touré réussit un triplé, puis un solide 2-1 à Angers, chez l'un des prétendants à la montée. Mais, si elle éprouve quelques difficultés à domicile en championnat, ce n'est pas la même chanson en Coupe de la Ligue où, après avoir passé deux obstacles de sa division au cœur de l'été, elle s'offre, fin septembre, en 16ème de finale, le scalp des Valenciennois, pensionnaires de l'élite et auteurs d'un début de saison plus que prometteur. Le héros de la soirée est le jeune Argentin Lucas Ocampos dont les prouesses techniques et le but en prolongation illuminent le stade Louis-II.

Malheureusement, les Rouge et Blanc chuteront au tour suivant devant des Troyens opportunistes qui se qualifient à leurs dépens fin octobre à Fontvieille, tout comme les Nantais, trois jours plus tôt, leur avaient rappelé qu'ils étaient bien leurs rivaux directs pour le titre de champion de Ligue 2, en leur infligeant leur première défaite de la saison à domicile. La fin de l'automne sera finalement plus positive que ne le laissait craindre cette double déconvenue, puisque l'AS Monaco, qui n'a jamais lâché le podium du championnat depuis le début de saison, bat chez elle Auxerre et Sedan et, chez eux, Clermont – où Ibrahima Touré inscrit le seul but du match sur une action de génie – et Le Mans – où il réalise encore un doublé. Qui pourra arrêter l'insatiable buteur sénégalais ?

En décembre, cette intéressante série de victoires est ternie par une cuisante défaite à Caen, la plus importante de la saison (0-3), et l'élimination peu glorieuse en Coupe de France, aux tirs au but, par les modestes Nationaux de Bourg-Péronnas, tout heureux de voler la vedette à l'ogre monégasque sur sa pelouse fétiche. Double gifle à trois jours d'intervalle ! Le Président Rybolovlev était servi, lui qui rêvait d'un succès dans l'une des deux coupes nationales pour que l'AS Monaco tutoie l'Europe avant terme. Il ne lui restait plus que l'essentiel, à savoir le championnat et la montée. Ainsi se consolait-il avec la belle deuxième place de son équipe au classement de la Ligue 2, au moment de la trêve des confiseurs. L'ASM était précédée d'un tout petit point par les Canaris du FC Nantes qui l'avaient battue deux mois plus tôt. Avant les matches retour, l'accession en Ligue 1 commençait à se profiler.

A la reprise de janvier, l'AS Monaco réitère le schéma de septembre. Elle remporte deux belles victoires sur le même score de 2-0 chez les clubs provençaux d'Istres et d'Arles-Avignon, mais elle ne parvient pas à gagner à domicile face à Laval, pourtant menacé de relégation, et à Guingamp qui s'est petit à petit mêlé à la lutte pour une place sur le podium. C'est sans doute pour remédier à ses difficultés récurrentes à faire le jeu que les dirigeants monégasques décident d'acquérir trois joueurs de Ligue 1 : le coriace défenseur ajaccien Carl Medjani, le  rapide attaquant toulousain Emmanuel Rivière et le maître à jouer troyen Mounir Obbadi, dont le renfort sera déterminant. La politique du club change résolument de cap à l'occasion de ce mercato hivernal en s'intéressant à trois footballeurs du championnat de France. C'est que le propriétaire du club s'est aussi attaché les services d'un nouveau vice-président en la personne de Jean-Louis Campora, l'emblématique président du club pendant vingt-huit ans, qui revient ainsi aux affaires dix ans après les avoir quittées. Par son aura, par ses compétences et sa connaissance des instances et du milieu du football national, il sera d'un précieux secours pour résoudre l'épineux problème que poseront bientôt à l'AS Monaco FC la Ligue de Football Professionnel et le syndicat des présidents des autres clubs professionnels français, l'UCPF. Par souci d'équité sportive, parce que sa fiscalité et ses charges sociales sont jugées trop avantageuses, le club de la Principauté est sommé d'installer son siège en France à l'instar de ses homologues hexagonaux.

L'arrivée d'un nouvel actionnaire aux moyens financiers apparemment illimités et la perspective de plus en plus probable de voir son équipe accéder à l'élite effraient les clubs de Ligue 1. Car, depuis la mi-décembre, Monaco est invaincu, Monaco gagne de plus en plus régulièrement, Monaco réussit un mois de février épatant, jalonné de cinq succès consécutifs, dont un très probant à Dijon, qui évoluait à l'étage supérieur la saison précédente. En Bourgogne, les hommes de Claudio Ranieri ont réalisé un match abouti, presque parfait, le match référence qu'ils appelaient de leurs vœux depuis le début de la saison. Le principal artisan de cette victoire est le jeune capitaine Valère Germain, pur produit du centre de formation, qui inscrit un magnifique doublé et prend ainsi la relève d'Ibrahima Touré, bizarrement muet depuis la fin des matches aller, à l'issue desquels il avait terminé largement en tête des buteurs de la division.

Autre singularité : à l'euphorie victorieuse de février succède en mars une série morose de quatre matches nuls qui ralentit considérablement le rythme imprimé par l'ASMFC au sommet du classement, même si l'un d'eux est acquis de haute lutte à la Beaujoire, chez le grand rival nantais, où s'illustre à nouveau Lucas Ocampos en obtenant l'égalisation dans un angle impossible. Néanmoins, les Rouge et Blanc tiennent le bon bout. Encore leur faut-il recommencer à gagner à l'amorce de la dernière ligne droite. Ils se remettent en selle à la mi-avril en dominant un autre ancien de la Ligue 1 chez lui, l'AJ Auxerre, où Yannick Ferreira Carrasco réussit notamment un petit chef d'œuvre en ouvrant la marque après avoir passé en revue l'arrière-garde locale. L'AS Monaco s'envole en tête du classement d'autant que, huit jours plus tard, elle plante quatre buts sans trembler au Clermont Foot. Les Asémistes sont tellement souverains qu'ils peuvent assurer leur accession en Ligue 1 dès la journée suivante, la 34ème, s'ils s'imposent à Sedan, chez l'avant dernier, dont on voit mal comment il pourrait leur résister. C'est mal connaître les Sangliers des Ardennes qui tiennent en respect les leaders et les empêchent de jubiler. La montée, ce sera pour la 35ème journée, à domicile, devant le public monégasque, face au Stade Malherbe de Caen, qui reste en course aussi pour le podium et qui avait humilié les hommes de Ranieri au match aller. Mais les Normands enlèvent encore la décision et privent les Monégasques, pourtant invaincus depuis dix-sept matches mais crispés par l'enjeu, de la consécration tant espérée.

Il reste trois journées et Monaco n'est toujours pas officiellement en Ligue 1 malgré son écrasante domination. S'annonce le périlleux déplacement en terre nîmoise, réputée hostile aux favoris. La rencontre est tendue, le temps file, les nombreux supporters rouge et blanc présents au stade des Costières s'impatientent, lorsque, au bout du bout du temps additionnel, Ibrahima Touré, entré en cours de jeu en lieu et place du capitaine Valère Germain, Ibrahima Touré qui avait claqué des buts en pagaille tout au long de l'année 2012 (26 très précisément), Ibrahima Touré qui était resté inexplicablement stérile depuis le début de l'année 2013, autrement dit depuis près de cinq mois, inscrit, comme un miracle, le but de la délivrance. Sous les vivats de ses fans ivres de bonheur, la formation monégasque exulte et savoure son triomphe. Le samedi 11 mai 2013, sur le coup de quatre heures d'un après-midi ensoleillé, après deux essais infructueux, l'AS Monaco retrouve enfin la Ligue 1 et ses supporters, leur fierté.

C'est beau, une équipe qui gagne !

La montée assurée, il reste à conquérir le titre de champion de Ligue 2, le seul, étrange particularité, à manquer au prestigieux palmarès de l'AS Monaco FC. C'est chose faite le vendredi suivant, lorsque les Rouge et Blanc reçoivent et battent de valeureux Manceaux, qui ne pourront éviter la relégation en National. Les deux compères de l'attaque monégasque, Ibrahima Touré et Valère Germain, scellent le sort de la rencontre et libèrent le public du stade Louis-II qui envahit pacifiquement la pelouse pour approcher ses héros et assister à un étincelant feu d'artifice. La fête se poursuivra, comme on dit, jusqu'au bout de la nuit pour célébrer une saison inoubliable, que personne n'aurait osé envisager dix-huit mois plus tôt, juste avant que Dmitry Rybolovlev ne prenne en charge les destinées de l'AS Monaco.

Le 31 mai, une semaine après une ultime victoire à Tours pour du beurre, l'ambitieux mécène russe offre aux supporters et abonnés de son club une soirée féerique sous le chapiteau de Fontvieille, au cours de laquelle il annonce la signature imminente du Colombien Radamel Falcao, le meilleur avant-centre de la planète, dont l'arrivée s'ajoute à celles d'autres ténors du football européen que sont l'autre Colombien James Rodriguez et les Portugais Joao Moutinho et Ricardo Carvalho. Le 9 juin, comme leurs aînés, les U19 de Frédéric Barilaro sont à leur tour sacrés champions de France en disposant brillamment du FC Nantes et, quatre jours plus tard, en pleine trêve estivale, le Président de la LFP, Frédéric Thiriez, remet en catimini le trophée de champion de L2 à son homologue du club de la Principauté, en l'absence des joueurs, du staff technique et des supporters monégasques. Le conflit entre l'instance qu'il préside et l'AS Monaco FC n'étant toujours pas réglé, il conclut son discours par ces mots : « Je suis certain qu'une solution pourra être trouvée. Je fais confiance à la sagesse des hommes. »

Dont acte. Dans l'attente impatiente du 2001ème match de l'ASM en Ligue 1, qui devrait inaugurer une saison de fureur et de conquête, les supporters monégasques forment un seul vœu, un seul : que la sagesse des hommes ne les empêche pas de continuer à croire au Père Noël !

Daghe Munegu.

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