BORDEAUX-AS MONACO F C (N.SIRI )
Nous sommes de retour !
Les supporters monégasques attendaient depuis plus de deux ans, depuis une défaite fatale à domicile qui signifait la condamnation de leur club et qui était, ironie du destin, le 2000ème match de son histoire en Ligue 1. Ils attendaient depuis la saison de purgatoire qui a suivi, depuis la renaissance de la saison dernière, plus encore depuis le mercato de folie que le Président Rybolovlev a conduit à la fin du printemps. Ils attendaient depuis le début de la préparation estivale, ils attendaient tout au long de la série des matches amicaux de plus en plus convaincants, ils n’attendaient qu’une chose : voir de nouveau à l’œuvre leur équipe préférée au sommet de la hiérarchie nationale. Ils n’étaient même plus impatients, ils étaient tout bonnement en manque !
Finalement, c’est à Bordeaux, par une chaude soirée d’été, qu’ils ont été récompensés de leur persévérance en assistant au 2001ème match de l’AS Monaco en Ligue 1. Et ils n’ont pas été déçus de la prestation de leurs favoris, les 454 supporters rouge et blanc présents sur place, en plus des milliers d’autres rivés devant leur téléviseur. Bien que privés en dernière minute de leur stratège portugais Joao Moutinho, les hommes de Claudio Ranieri ont démontré sans tarder qu’ils étaient déjà au point, à l’image de l’audacieux Layvin Kurzawa, en dominant de la tête et des épaules de prudents Girondins, réduits à s’en remettre au talent de leur gardien, auteur de deux ou trois parades exceptionnelles face aux assauts tranchants des attaquants asémistes.
A la pause, les Monégasques étaient donc mal payés de leur bel esprit d’entreprise. Allaient-ils le regretter au retour des vestiaires ? C’est ce qu’on a failli craindre à les voir moins fringants et plus attentistes, parfois plus hésitants aussi, tandis que les Bordelais reprenaient du poil de la bête et se procuraient même une ou deux occasions franches, notamment après l’entrée en jeu de leur géant malien Cheick Diabaté. Paradoxalement, c’est en toute fin de partie, alors qu’ils semblaient peiner à contenir les ambitions adverses, que les Monégasques ont arraché la victoire. Comme un symbole, ce sont un ancien et un nouveau qui ont marqué. Emmanuel Rivière a eu l’insigne honneur d’inscire le premier but de la saison de sa formation et Radamel Falcao a réalisé un petit chef d’œuvre de malice et de virtuosité, qui prouve toute l’étendue de sa classe.
Ainsi l’AS Monaco a-t-elle réussi son retour dans l’élite du football français en s’imposant dans le fief de ses plus virulents détracteurs. Autre symbole fort. On ne sait toujours pas si elle compte au classement les trois points qu’elle a largement mérités au stade Chaban-Delmas ou s’il faut lui en défalquer deux pour la punir d’une faute qu’elle n’a pas commise. En tout cas, elle n’a pas attendu, elle, pour se poser en rivale déclarée du PSG dans un championnat qui s’annonce passionnant et dont on attend avec gourmandise le prochain épisode.
Daghe Munegu.