Premier accroc dans la voilure
Confusément, on se doutait que ça arriverait un jour. Très franchement, on ne pensait que ça se produirait au terme de ce mois d’août qui, s’il n’a pas toujours été exceptionnel dans le contenu, n’en a pas moins été convaincant en ce qui concerne les résultats. On l’aura compris, ça, c’est la première défaite concédée par l’AS Monaco depuis le début de la saison. Elle a eu lieu vendredi soir, dans le très élégant stade Océane du Havre, inauguré à l’occasion des 140 ans du club résident, le plus vieux de France, et qui sonnait creux malgré la visite du leader. La faute à qui ? Demandez donc aux 244 supporters rouge et blanc présents dans le parcage !
Les Monégasques n’ont pourtant pas lésiné sur les moyens. Ils ont dominé pratiquement l’ensemble de la partie et se sont procuré une bonne dizaine d’occasions franches, en plus d'une tête de Stéphane Dumont sur le poteau et d'un premier but de Gary Kagelmacher refusé pour hors jeu - position dans laquelle se trouvait sans doute le second buteur havrais au départ de l'action. Mais ils ont commis beaucoup trop d’erreurs techniques individuelles pour prétendre à un nouveau succès. Il est vrai que certains d’entre eux avaient joué mardi en Coupe de la Ligue, tandis que les Normands ne s’étaient démenés que sur leur console de jeu. Ibrahima Touré, par exemple, n’a pas eu son rendement habituel et a paru, comme bon nombre de ses camarades, émoussé. Quand Ibra tousse, c’est toute l’équipe qui s’enrhume. Et Lucas Ocampos a fait une apparition trop tardive pour l’aider à se moucher.
Rien d’étonnant dans ces conditions que les locaux aient pu exploiter à deux reprises les brèches ouvertes par notre défense, qui ne donne toujours pas des gages de sérénité. Sans être transcendants, à l’image des Asémistes à Niort, les Havrais ont fait preuve d’une efficacité optimale et d’une ténacité sans faille, ont cru en leur destin et sont parvenus à leurs fins : être les premiers à faire chuter le grandissime favori de la compétition. Dans l’affaire, les Monégasques n’ont pas seulement perdu une rencontre. Ils ont aussi laissé la tête du classement aux Dijonnais, longtemps menés et malmenés par le Gazélec d’Ajaccio, et qui seront les prochains hôtes du stade Louis-II lors du premier sommet de la saison.
Pour disgracieux voire injuste qu’il soit, ce revers peut être salutaire. Il rappelle que la Ligue 2 est une épreuve compliquée, difficile à apprivoiser et dans laquelle l’humilité est de rigueur. La trêve internationale qui s’annonce devrait permettre à Claudio Ranieri de remettre l’église au milieu du village et son horloge à l’heure.
Allez Monaco.