Méconnaissables

L’élimination en Coupe de France a, sans conteste, laissé des traces, même si, entre Bourg-Péronnas et Caen, ce ne sont pas tout à fait les mêmes joueurs qui ont été alignés par Claudio Ranieri. Au stade Michel-d’Ornano, l’AS Monaco a livré son plus mauvais match de la saison, qui rappelle étrangement, par bien des péripéties, la terrible défaite qu’elle avait subie un an plus tôt au Roudourou de Guingamp. Plus qu’un mauvais match, un non-match.

Ce Caen-Monaco, en tout cas, a apporté plusieurs confirmations.

Confirmation que notre club n’est toujours pas très populaire auprès des médias, à écouter le duo de commentateurs de la chaîne « BeInSport2 » qui a passé le plus clair de son temps, en seconde période, à souhaiter qu’il ne revienne pas dans la partie. Confirmation qu’il évolue souvent à 11 contre 12 ou, pire encore, à 10 contre 12, comme suite à la sévère expulsion de Danijel Subasic avant la pause, à constater l’extrême rigueur avec laquelle il est traité par le corps arbitral. Confirmation qu’il compte de nombreux supporters à travers l’Hexagone – ils étaient 211, transis de froid, à le soutenir dans le Calvados – aussi fidèles que fervents, et plus démonstratifs en tout cas que l’austère public du stade Louis-II.

Mais ce Caen-Monaco a surtout souligné les lacunes de notre équipe.

Déjà, samedi, contre un club amateur de National, elle avait montré ses limites mentales. Mardi, opposée à un concurrent direct pour la montée, elle a carrément sombré et prouvé sa friabilité lors des rendez-vous au sommet, comme ce fut le cas, un mois et demi plus tôt, face au FC Nantes, qui lui a désormais soufflé la première place. Son attaque est restée muette et, même, elle ne s’est procuré qu’une seule véritable occasion de but grâce à Yannick Ferreira Carrasco qui a touché du bois juste avant que les Normands ne prennent le large. C’est peu pour un prétendant au titre. Quant à la défense, sa fébrilité est flagrante à la moindre incursion adverse et ce n’est pas l’autorité de nos gardiens qui semble actuellement capable de la rassurer. Autrement dit, l’AS Monaco n’est pas aussi souveraine que ses récents résultats le laissaient présager.

Cette cuisante défaite en Normandie, conjuguée à l’élimination en Coupe de France, est fort malvenue à dix jours de la trêve hivernale. La conquête du très symbolique titre de champion d’automne paraît compromise pour l’heure. Mais, s’ils se ressaisissent, comme on l’espère, vendredi soir face à Nîmes, les Monégasques pourraient reprendre les commandes de la Ligue 2, selon le résultat du match Nantes-Caen programmé le lendemain. Rien n’est perdu, bien entendu, encore faut-il retrouver un mental de vainqueur.

Daghe Munegu.