LE MANS-ASMFC
Le lendemain de la fin du monde
Au lendemain de la fin du monde présumée, ils étaient 349 survivants, 349 rescapés de la fausse apocalypse, 349 supporters monégasques réunis dans la MMAréna pour soutenir l’AS Monaco FC face au club résident du Mans. Tout au long de la partie, la dernière des matches aller et de l’année 2012, on n’aura entendu qu’eux dans la somptueuse enceinte sarthoise, leurs chants, leurs cris, leurs encouragements, et il n’est pas exagéré d’affirmer qu’ils ont pris une part prépondérante dans la victoire finale de leurs favoris.
Car, après trois semaines et trois matches sans succès ni relief, les Rouge et Blanc ont enfin gagné leur première – et ultime – rencontre de décembre. Il était temps de redorer le blason du club, que d’aucuns se plaisaient déjà à écorner malicieusement, il était temps de se remettre dans le sens de l’histoire, au regard de l’investissement considérable consenti par le Président Rybolovlev, il était temps de reprendre trois points tout simplement, quand on est l’AS Monaco, l’un des clubs les plus prestigieux du football français.
Mais que ce fut dur !
Les hommes de Claudio Ranieri auraient dû plier l’affaire au cœur de la première mi-temps. En cinq minutes chrono. D’abord, une tête d’Adriano sur corner était déviée par miracle sur sa ligne par Jérémy Janot ; ensuite, une autre d’Ibrahima Touré faisait mouche mais était annulée par l’arbitre pour un hors-jeu imaginaire ; enfin, Yannick Ferreira Carrasco obtenait et transformait un penalty… que son compère Ibra aurait tellement aimé tirer pour augmenter son capital. A la pause, l’AS Monaco ne menait que d’un tout petit but, alors qu’elle aurait pu tripler son avantage, ce qu’elle a failli regretter amèrement.
A la reprise, sans doute brimé de n’avoir pas botté le penalty, l’inévitable Ibrahima Touré ne tardait pas à faire parler la poudre. Mais, alors qu’il était censé affecter le moral des Manceaux, peu en évidence en première période, ce deuxième but monégasque a eu le don de décupler leurs forces et leur motivation. Ne voilà-t-il pas qu’ils reviennent dans la partie et égalisent contre toute attente, involontairement aidés en cela par les milieux défensifs asémistes qui ont dévié dans leurs buts deux ballons pas forcément destinés à finir au fond des filets de Martin Sourzac.
S’acheminait-on vers un nouveau match nul, aussi décevant qu’insuffisant dans le contexte actuel ? On pouvait le craindre, on pouvait même le souhaiter, tant les Manceaux devenaient menaçants en fin de match. C’est alors qu’Ibrahima Touré, dont on ne vantera jamais assez les mérites, a surgi de la tête, sur un magnifique centre de Gary Kagelmacher, coutumier du fait, pour inscrire son second but de l’après-midi, le 16ème de la saison, et arracher les trois points d’une précieuse victoire. Merci qui ?
Si notre défense a été pathétique sur les coups de pied arrêtés adverses – il va falloir songer, Mister Ranieri, à remédier sérieusement à cette carence récurrente – notre attaque a retrouvé la verve et l’allant qui lui faisaient défaut ces dernières semaines. L’équipe dans son ensemble a fait preuve d’un état d’esprit irréprochable. Elle voulait gagner, elle l’a fait. Grâce à ce succès à l’extérieur, l’AS Monaco pointe à la deuxième place du classement, à un tout petit point de rien du tout du FC Nantes, ce qui lui confère le titre très, très honorifique de vice-champion d’automne. C’est un beau cadeau de Noël, apprécié à sa juste valeur par les supporters monégasques, et c’est le cœur léger que le Club des Supporters de Monaco souhaite à toute la famille « Munegu » de passer d’excellentes fêtes de fin d’année.
Daghe Munegu et à l’année prochaine pour une nouvelle fin du monde !