La jalousie est mauvaise conseillère
Stéphane Moulin, l'entraîneur du SCO d'Angers, ne s'y est pas trompé, qui a tressé des louanges à Valère Germain, en particulier, et à notre équipe, en général, à l'issue du match qui a opposé, vendredi soir, son club au nôtre. Car le résultat final est trompeur et reflète mal la physionomie de la rencontre. Le nul est plus qu'heureux pour les Angevins qui ont eu l'immense réussite de convertir en buts leurs deux seules occasions de la première période. Pendant ce temps, les Asémistes ont disputé l'un de leurs meilleurs matches de la saison à domicile, accumulant les occasions, variant les offensives, donnant le tournis, par moment, à leurs adversaires, sans parvenir toutefois à inscrire plus de deux buts, ce qu'ils auraient largement, très largement mérité, tant leur domination était totale et leur supériorité, flagrante.
En plus de leur suprématie technique, on aura surtout apprécié chez les Rouge et Blanc leur état d'esprit irréprochable. Bien qu'ils aient été menés au score à deux reprises, d'abord dès le coup d'envoi, puis juste avant la pause et contre le cours du jeu, ils ne sont jamais désunis, jamais résignés, et sont restés déterminés à prouver qu'ils sont bel et bien les patrons de la Ligue 2. Sous la conduite de Valère Germain, qui souhaitait faire honneur à son titre de meilleur joueur de février, et du Marocain Nabil Dirar, intenable et inspiré, qui a égalisé une première fois en inscrivant son premier but de la tête depuis belle lurette et qui a provoqué la seconde égalisation relayée par Lucas Ocampos et parachevée par Emmanuel Rivière, les hommes de Claudio Ranieri ont, certes, laissé filer une occasion en or de frapper l'imagination de leurs principaux concurrents, mais ont réussi à préserver leur invincibilité qui dure depuis plus de trois mois.
En fin de compte, c'est peut-être l'arbitre qui ne s'est pas montré à la hauteur de la situation. Comme il a tardé à sanctionner sévèrement l'engagement excessif des All Blacks du Maine-et-Loire, il les a encouragés à répéter ce qui ressemblait parfois à de véritables agressions. Il a également oublié ou omis de siffler une ou deux mimines subrepticement manœuvrées par les défenseurs adverses dans leur surface de réparation. Enfin, personne n'aurait crié au scandale s'il avait invalidé le deuxième but angevin marqué par un geste trop audacieux pour être honnête de Claudiu Keseru. Sans doute le directeur de jeu aura-t-il été influencé, plus ou moins inconsciemment, par la campagne de suspicion orchestrée par la jalousie récurrente d'un quarteron de présidents factieux à l'encontre des privilèges fiscaux de l'AS Monaco FC. Autant que le prochain sommet qui l'attend à Nantes dans quinze jours, c'est cette bataille-là, livrée loin des pelouses, dans le secret des officines et des cabinets, qu'elle doit impérativement gagner pour continuer de régner.
Daghe Munegu.