SEDAN-ASMFC (N.SIRI)
Un petit quart d’heure en Ligue 1On s’était pincé pour y croire, mais les défaites d’Angers à Nîmes et de Guingamp à Istres, vendredi soir, conjuguées au nul à domicile de Caen face à Dijon samedi après-midi, avaient placé nos Monégasques dans une situation idéale pour leur permettre de réaliser l’objectif suprême de leur saison dès la 34ème journée : monter en Ligue 1. Encore leur fallait-il remplir une condition nécessaire et suffisante : gagner sur la pelouse inhospitalière du stade Louis-Dugauguez de Sedan. Ni plus, ni moins.
Entre le leader incontesté et l’avant-dernier, en proie aux affres de la relégation, il n’y avait pas photo. De fait, au bout d’un quart de jeu seulement, lorsqu’Andrea Raggi eut prolongé de la tête dans les buts ardennais un délicieux coup franc de Yannick Ferreira Carrasco, on s’est dit que le plus dur était fait et que nos favoris allaient croquer sans mal les sangliers d’en face. Hélas ! l’AS Monaco n’est restée en Ligue 1 qu’un tout petit quart d’heure, très précisément entre l’ouverture du score de son intraitable défenseur central italien et l’égalisation d’un autre défenseur central, tout aussi intraitable, mais sedanais celui-là. Et, même s’ils se sont encore procuré quelques opportunités intéressantes, les hommes de Claudio Ranieri pouvaient s’estimer heureux de regagner les vestiaires à la mi-temps sur un score de parité, tant les joueurs locaux s’étaient montrés plus percutants et incisifs. En un mot, plus déterminés.
Après la pause, les Asémistes sont revenus sur le terrain avec la volonté d’en finir. Ainsi la rencontre s’est-elle réduite à une partie d’attaque-défense - attaque monégasque contre défense sedanaise bien entendu - qui devait immanquablement déboucher, à un moment ou à un autre, sur la victoire tant attendue. Mais, faute de fraîcheur et de sérénité, à cause de la pression imposée par l’importance de l’enjeu, en raison également de la farouche détermination sedanaise de ne pas descendre en National, l’ASM était frappée d’impuissance. Comme ses attaquants, si épatants lors des matches précédents, ne parvenaient pas à trouver la faille dans la défense locale par moment héroïque, Claudio Ranieri a procédé d’un coup au remplacement de ses deux pointes, Valère Germain et Lucas Ocampos, qui paraissaient émoussés. L’entrée en jeu conjointe d’Ibrahima Touré et d’Emmanuel Rivière a stimulé quelque peu notre secteur offensif, le Sénégalais s’octroyant même la balle de match à l’ultime seconde : malheureusement, en vain. Un nul logique sanctionnait les débats.
La déception se lisait sur le visage de nos footballeurs qui souhaitaient si ardemment partager la joie de l’accession avec les 283 supporters rouge et blanc présents dans les tribunes. Ce n’est que partie remise. Après tout, n’est-il pas préférable que l’accession définitive se joue à domicile, samedi prochain, justement contre le quatrième, le Stade Malherbe de Caen, qui nous avait fait si mal au match aller ? De la sorte, c’est tout le public monégasque qui ferait la fête avec son équipe. Et c’est pourquoi ce serait chouette qu’il soit le plus nombreux et le plus enthousiaste possible, pour remercier tous les acteurs de cette magnifique saison, qui ne demande qu’à être inoubliable.
Daghe Munegu.