A LA MEMOIRE DE GILLES

Choc des extrêmes vendredi soir au Louis II, devant une assistance malheureusement clairsemée, entre le leader et la lanterne rouge de ligue 2 et l'on s'est très vite rendu compte du fossé qui séparait les deux équipes, au niveau technique et mental notamment. D'une part, des Ardennais d'une insigne faiblesse qui n'ont jamais réussi à inquiéter Danijel Subasic, condamné au chômage technique. De l'autre, des Monégasques fringants et conquérants, qui ouvraient le score dès la 9ème minute grâce à Andrea Raggi de la tête sur un corner finement botté par Jakob Poulsen, et qui auraient pu aggraver la marque à plusieurs reprises, tout au long de la première période, avec un peu plus de réussite.

Changement de décor étonnant après la pause. Alors qu'ils auraient dû mener plus largement, ne voilà-t-il pas que les hommes de Claudio Ranieri, sûrs de leur football jusque-là, se sont mis à craindre inexplicablement leurs adversaires et à leur donner l'occasion de les inquiéter. Pendant près d'une demi-heure, les Rouge et Blanc ont permis aux Ardennais de croire au miracle, jusqu'à ce qu'une action collective d'envergure et de grande qualité se termine par une tête victorieuse de Gary Kagelmacher sur un centre d'une précision diabolique de Nabil Dirar. A 2-0 à un quart d'heure de la fin, on pouvait croire l'affaire entendue. C'était sans compter avec la ténacité des Sangliers qui réduisaient le score sur un coup franc joliment brossé à trois minutes du terme. La fin de match devenait insupportablement crispante, le public tremblait dès que la balle échouait dans les pieds sedanais, avant de pousser un soupir sincère de soulagement quand Ibrahima Touré transformait le penalty qu'il venait d'obtenir au bout du temps additionnel et qui le propulse en tête du classement des buteurs.

Si elle n'a pas été aussi aisée qu'on pouvait l'espérer, la victoire de l'AS Monaco est d'autant plus précieuse qu'elle lui permet de se détacher enfn au sommet du classement général avec une jolie moyenne de deux points par match. Pour le CSM, ce succès a un retentissement particulier parce qu'il est dédié à Gilles Richard, son trésorier adjoint, qui a été trop vite arraché à l'affection des siens et dont les obsèques avaient été célébrées l'après-midi même. Gilles tes favoris ont gagné pour toi et c'est pour toi aussi qu'ils monteront en Ligue 1 dans six mois. Repose en paix désormais, les ailes des anges aussi sont rouges et blanches.

DAGHE MUNEGU