Tant pis !                                                                                               

Pendant longtemps inconnu au bataillon, le club amateur de Bourg-Péronnas a la particularité de se distinguer en Coupe de France depuis quelques années, en tombant des clubs qui lui sont hiérarchiquement supérieurs et, si possible, de statut professionnel. Montpellier, Metz, Strasbourg, Dijon, Ajaccio, Auxerre figurent à son palmarès. Depuis la fin de cet après-midi ensoleillé, il peut se vanter d’y ajouter l’AS Monaco. Et ils ne l’ont pas volée, les Bressans, leur qualification.

Pour l’occasion, Claudio Ranieri avait décidé de faire tourner son effectif, afin de ménager les habituels titulaires dans la perspective des deux journées de championnat de la prochaine semaine. Ainsi la défense alignée au coup d’envoi était-elle sinon révolutionnaire, du moins expérimentale et notablement rajeunie. Même si elle a donné par moment des signes inquiétants de fragilité, elle a néanmoins tenu bon et permis au jeune gardien Martin Sourzac, par ailleurs fébrile, de réaliser deux ou trois arrêts déterminants, notamment au cours de la prolongation.

C’est notre attaque qui ne s’est pas toujours montrée à la hauteur de la situation, par manque de réalisme dans le dernier geste. Les occasions qu’elle s’est procurées n’ont pas été si nombreuses ni si tranchantes, mais l’une d’elles au moins aurait mérité de terminer au fond des filets adverses si Valère Germain, à l’heure de jeu, avait eu son brio habituel pour la concrétiser. Faute de réussite offensive, notre équipe a tremblé jusqu’à la 90^ème minute face à des Bressans motivés à l’extrême, à l’image de leur avant-centre, Yohann Di Tommaso, le frère du regretté David, formé à l’AS Monaco et tragiquement décédé, on s’en souvient, à l’âge de 26 ans aux Pays-Bas.

La prolongation virait au cauchemar. Ayant déjà procédé aux trois changements réglementaires, Claudio Ranieri ne pouvait remplacer Delvin Ndinga, blessé à la 95^ème minute : l’AS Monaco évoluerait à 10 contre 11 pendant près de vingt-cinq minutes. A la 111^ème, Tristan Dingome était sévèrement expulsé pour un tacle à retardement : l’AS Monaco terminerait la rencontre à 9 contre 11. Difficile, dans ces conditions, de s’imposer à des adversaires de plus en plus valeureux et qui en voulaient davantage. Layvin Kurzawa et Valère Germain donnaient à leur tour des signes de faiblesse et ce sont seulement sept Monégasques valides, pas un de plus, qui résistaient de leur mieux jusqu’au terme de la prolongation. La séance des tirs au but était haletante : 4-4, 5-5, puis 6-6, la qualification se jouerait à la mort subite et c’est le pauvre Valère Germain, le héros de la victoire en terre toulonnaise, blessé et fourbu, qui manquait son tir et envoyait, bien malgré lui, le club de Yohann Di Tommaso au tour suivant.

Auteurs d’une prestation très moyenne, les Asémistes se consoleront de cette élimination en se consacrant à la conquête du titre de Ligue 2. Tant pis pour les coupes, tant pis pour l’Europe, l’essentiel est de monter en Ligue 1. Il sera temps de penser au luxe quand le nécessaire sera assuré.

Daghe Munegu.