DIJON-ASMONACO FC (N.SIRI)
Le match de référence
L’AS Monaco, qui avait le privilège de connaître les résultats de ses adversaires, avant de se déplacer à Dijon en clôture de la 25ème journée de Ligue 2, savait à quoi s’en tenir, après la défaite, samedi à Guingamp, de son coriace dauphin nantais. Si elle battait les Bourguignons, réputés intraitables dans leur antre du stade Gaston-Gérard, elle prendrait son envol au classement général.
Entre la meilleure équipe à domicile et la meilleure équipe à l’extérieur, la confrontation n’a jamais été vraiment équilibrée, sauf, peut-être, au cours des vingt premières minutes où les Dijonnais ont essayé d’intimider leurs adversaires. Timide intimidation, car, après avoir laissé passer ce qui tentait de ressembler à un orage, les Monégasques ont tranquillement pris le contrôle des opérations et s’en sont de nouveau remis au talent de Valère Germain pour concrétiser leur supériorité, incontestable dans tous les compartiments du jeu.
Cette fois-ci, l’intenable Valère reprenait de près un coup franc magnifiquement brossé par le guerrier spartiate Giorgios Tzavellas peu avant la demi-heure de jeu, puis, à une poignée de minutes de la pause, s’en allait battre le portier local à l’issue d’un raid solitaire. Deux doublés à huit jours d’intervalle : le blond attaquant, fleuron de notre centre de formation, a pris, au moment opportun, le relais d’Ibrahima Touré, héros de l’année 2012, mais désespérément muet depuis la reprise de janvier, et qui aurait pu mettre un terme à cette stérilité passagère, avant de sortir du terrain, en profitant d’un service lumineux de l’incontournable Germain.
Avec deux buts d’avance à la mi-temps, les Asémistes pouvaient voir venir. C’est ce qu’ils ont fait avec la sereine assurance des leaders. Car, ce qui a d’abord séduit les 260 supporters monégasques frigorifiés présents sur place et les milliers d’autres planqués bien au chaud devant leur téléviseur, ce n’est pas seulement le réalisme audacieux de Valère Germain, ce n’est pas seulement le match plein enfin accompli par Nabil Dirar, ce n’est pas seulement l’énorme travail défensif abattu par Andrea Raggi, c’est surtout le comportement de patron enfin assumé par l’ensemble de l’équipe tout au long de la partie et qui s’est traduit par une solidarité, une solidité, une motivation sans faille. En bref, par l’ambition commune de vaincre et de monter plus haut.
Grâce à ce match abouti et à ce succès indiscutable, l’AS Monaco compte désormais 50 points tout ronds en 25 rencontres, 5 longueurs d’avance sur le FC Nantes et l’En Avant Guingamp, ex æquo à la 2ème place et, surtout, 6 sur le 4ème, le Stade Malherbe de Caen. Si elle n’est pas encore suffisante pour envisager l’avenir avec un optimisme béat, cette avance constitue néanmoins un matelas confortable avant d’aborder les trois derniers mois de compétition. Ce n’est pas une raison pour se déconcentrer, d’autant que les Lensois, prochains visiteurs du Louis-II, n’ont pas encore abdiqué.
Daghe Munegu.